Et si nous accordions une de nos priorités en tant que société, aux efforts d’innovation et de recherche, afin d’accélérer l’intégration de fibres végétales dans les matériaux utilisés à la fabrication de nos produits ?
Radio-Canada rapportait que la production de plastique a doublé en moins de 20 ans… La production de la Chine représente à elle seule près du tiers du bilan mondial. Plus de pollution, plus de transport, plus de déchets, etc.
Non seulement les fibres végétales permettent d’améliorer des caractéristiques techniques de bien des produits dont nous avons besoin dans notre quotidien, mais génèrent aussi des bénéfices environnementaux majeurs. Réduire à la source et œuvrer ensemble à développer nos richesses renouvelables québécoises ne peut que contribuer à notre croissance économique. Une pierre, trois coups !
Et si nous faisions « moins » à l’aide de l’asclépiade et autres matières végétales ?
Améliorer une caractéristique technique tel que rendre un produit plus léger a déjà un impact environnemental positif fort significatif. Par exemple, réduire le poids d’une automobile ou d’un avion réduit assurément sa consommation en énergie.
Aussi, l’empreinte carbone des matériaux biosourcés à partir de biomasse végétale est plus faible que les matériaux conventionnels. D’autant plus que la culture de plantes générant les précieuses fibres recherchées permet une séquestration du carbone dans le sol, contribuant ainsi à l’atténuation des changements climatiques. L’asclépiade, comme plante pérenne, par son système racinaire plus profond, a la capacité de piéger plus de carbone que d’autres plantes annuelles.
De plus, la production de la fibre d’asclépiade exige 25 % moins d’énergie que celle de fibres synthétiques comme le polyester. Son extraction n’exige aucun produit toxique ni aucune eau.
Réduire les fibres synthétiques dans un produit textile, en les remplaçant par des fibres végétales, réduit du même coup la portion des microparticules plastiques générées dans les eaux douces et les océans. Sans compter que nous pouvons également de cette façon réduire l’accumulation de fibres non biodégradables dans les sites d’enfouissement.
Et si ce potentiel de valorisation était déjà disponible au Québec ?
Favoriser la culture de plantes agroindustrielles pour valoriser des terres en friches ou marginales s’avère plus que judicieux pour notre économie et la vitalité de nos régions.
Une terre en friche signifie qu’elle est abandonnée et non cultivée. Selon une étude d’Agriculture et Agroalimentaire Canada publiée en 2008, la superficie des friches s’élèvait à au moins 100000 hectares pour l’ensemble des régions administratives du Québec. Le sujet est toujours actuel en 2024, il y a donc un potentiel certain.
Une terre marginale se définie plutôt comme une terre qui n’est pas économiquement intéressante à cultiver pour des productions conventionnelles, que ce soit parce qu’elle est trop petite ou moins fertile. De plus, l’actualité nous rapporte régulièrement que de plus en plus de fermes peinent à atteindre rentabilité. Diversifier les revenus de nos entreprises agricoles est sans contredit à privilégier.
Et si nous nous concertions pour le déploiement des plantes industrielles québécoises ?
C’est ainsi qu’en 2024, Interplantes a vu le jour. Un projet porté par la MRC des Sources, où des acteurs du milieu agricole tels que Coopérative Monark et du secteur industriel s’impliquent et se concertent dans une vision commune de développement.
En tant qu’organisme à but non lucratif, Interplantes s’engage à promouvoir la filière québécoise des plantes industrielles et de rassembler les acteurs clés de ce milieu. Entre-autres, elle oeuvre à favoriser les maillages entre les parties prenantes, à accroître le nombre de projets structurants et de partenariats financiers ainsi que d’augmenter le nombre d’entreprises utilisant des plantes industrielles. Pour en savoir plus, suivez la page Facebook ou LinkedIn d’Interplantes.
Et si tous ensemble, nous menions au succès le déploiement de la fibre d’asclépiade et des matières végétales québécoises ?
Marie-Noël Breton
Entrepreneure agricole, passionnée par la diversité florale et la pollinisation, Marie-Noël Breton a la fibre de l’innovation ! Membre de la coopérative depuis 2017 et aujourd'hui chargée de projet, elle a pour objectifs de promouvoir cette fibre locale aux propriétés exceptionnelles et rassembler les industries québécoises dans ce projet unique au monde !