Verdir l’économie… Voilà une expression d’actualité ! C’est un fait, la préservation de la biodiversité et d’habitats favorables à la survie des pollinisateurs, dont le papillon monarque, est devenue une urgence. Mais concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Quel rôle la fibre d’asclépiade peut-elle y jouer ?
Comprendre la biodiversité pour mieux la cultiver !
D’abord, la biodiversité est l’ensemble des êtres vivants et des milieux naturels, sans oublier toutes les relations qu’ils tissent entre eux. Remplaçons maintenant le « ils » de cette belle définition par « nous » ! Bien entendu, nous, les êtres humains, sommes inclus dans l’équation de la biodiversité.
En plus de fournir l’oxygène, la nourriture, l’eau, les médicaments et les matières premières essentielles, une biodiversité en bonne santé rend une multitudes de services indispensables. Par exemple, pensons à la pollinisation, la fertilisation des sols, la séquestration du carbone, l’épuration de l’eau, la prévention des inondations, une source de bien-être, etc.
La Pollinisation est la clé de notre sécurité alimentaire.
Au Canada seulement, 70% des cultures agricoles dépendent de la pollinisation. Qui plus est, le tiers de cette production se retrouve dans notre assiette.
D’ailleurs, les pollinisateurs sont des sentinelles de la bonne santé de la biodiversité. Le déclin alarmant de certaines espèces, dont le papillon monarque, est donc un signal plus qu’important.
Parmi les pollinisateurs naturels, nous retrouvons non seulement des insectes mais certains mammifères.
Un habitat favorable est un espace de vie où ils trouveront suffisamment de nectar et de pollen issus de sources variées, ainsi qu’un point d’eau à proximité, disponibles du début du printemps à la fin de l’automne. Tout comme pour nous, la diversité alimentaire leur assure une bonne santé et une meilleure résilience. Imaginez devoir manger que des pâtes alimentaires à chaque repas! Certainement, nous développerions des carences alimentaires, suivis de problèmes de santé sérieux.
Au garde-manger bien rempli doit s’ajouter un site de nidification assurant leur protection. Idéalement, le nid n’est pas loin des sources de nourriture afin de réserver leur énergie à la reproduction plutôt qu’à se déplacer sur de longues distances. Aussi, il s’agit d’une zone sans perturbation, laissée à l’état naturel. Certaines espèces de pollinisateurs installeront leur nid dans le sol ou dans une cavité de bois mort. Alors que d’autres le construiront en totalité, tout comme les nids des guêpes que nous connaissons bien.
Que font les producteurs de fibre d’asclépiade pour verdir l’économie ?
La culture de l’asclépiade apporte de la diversité florale dans le paysage agricole québécois. Pérenne, c’est-à-dire vivace, cette culture permet le travail réduit du sol et requière peu ou pas d’intrants, ni aucune irrigation. Également, les travaux d’entretien et de récolte sont effectués tôt ou tard dans la saison, en dehors de la période de floraison. Ainsi, nos actions ne nuisent pas au butinage ni à la reproduction des pollinisateurs.
De plus, la présence d’une couverture végétale permanente assure une meilleure protection du sol et lui confère de nombreux bénéfices. Les résidus de culture et des semences sont laissés aux champs. Même la fibre des follicules échappés lors de la manipulation de nos récoltes sont récupérés par les oiseaux et les écureuils !
Enfin, les producteurs d’asclépiade, sommes bien sensibilisés à l’importance d’aménager des bandes, haies et îlots de biodiversité. Bref, nos pratiques déjà en place donnent à la culture de l’asclépiade sa place dans le développement d’une agriculture québécoise durable.
Sans oublier l’extraction de la fibre qui ne nécessite aucun traitement chimique. C’est une matière première entièrement végétale et biodégradable. Par conséquent, la fibre d’asclépiade est une alternative de choix pour toute industrie désireuse de verdir l’économie.
Marie-Noël Breton
Entrepreneure agricole, passionnée par la diversité florale et la pollinisation, Marie-Noël Breton a la fibre de l’innovation ! Membre de la coopérative depuis 2017 et aujourd'hui chargée de projet, elle a pour objectifs de promouvoir cette fibre locale aux propriétés exceptionnelles et rassembler les industries québécoises dans ce projet unique au monde !