Privilégier la recherche : valoriser les performances de la fibre d’asclépiade !
Coopérative Monark, en partenariat avec l’Université de Sherbrooke, a relevé les défis et conçu un matelassé isolant de « nouvelle génération » performant, grâce à un procédé encore jamais utilisé avec l’asclépiade. Cet isolant d’asclépiade est de 30 à 60% plus léger que les équivalents synthétiques sur le marché pour la même isolation thermique.
Comme mentionné dans l’article précédent Comprendre la fibre d’asclépiade pour mieux la valoriser (partie 1), la soie d’asclépiade est une fibre fragile. Nous devions trouver un procédé non-invasif afin de pas l’abîmer davantage. Ainsi, la recherche scientifique est fondamentale pour s’assurer de conserver la structure de la fibre d’asclépiade en intégralité et par conséquent, ses propriétés d’isolation thermique et acoustique exceptionnelles lors de sa mise en forme en non-tissé (matelassé).
Qu’est-ce qu’un non tissé ou un matelassé ?
Ce que nous appelons communément un matelassé se nomme en fait un non-tissé. Un non-tissé est un voile de fibres qui est obtenu en mélangeant plusieurs fibres qui sont liées entre elles par différents moyens d’assemblage autre que du tissage, du tricotage ou de la couture conventionnelle.
Les fibres thermoplastiques
Pour pallier la fragilité de la fibre d’asclépiade, il est nécessaire de renforcer avec une fibre thermoplastique. Il existe un vaste choix de fibres thermoplastiques. Nous en avons testé plusieurs afin d’identifier celles qui ont un apport optimal aux performances du non-tissé, tout en permettant de les réduire au maximum.
Par exemple, nous avons testé divers mélanges avec la fibre de polyester qui est la fibre la plus utilisée et produite dans le monde. Elle présente de nombreux avantages mais, reste une fibre de source pétrolière. Notre but de diminuer son apport en la remplaçant par de la fibre d’asclépiade. En effet, en plus d’être d’origine naturelle, la fibre d’asclépiade est plus légère avec une densité de 0,3g/cm3 par rapport à la fibre de polyester avec une densité de 1,40g/cm3. Nous travaillons aussi avec la fibre d’acide polylactique (PLA), une fibre biosourcée et biodégradable sous certaines conditions contrairement à la fibre de polyester. Le PLA a pour sa part une densité de 1,26 g/cm3.
Diversification des applications de la fibre d’asclépiade
À partir des mélanges de fibres testées, nous développons des isolants pour différentes applications telles que le textile technique ou l’automobile. Plusieurs projets de recherche sont en cours.
En fonction de l’application choisie, ces isolants requièrent des propriétés fonctionnelles spécifiques à eux telles que la résistance à l’abrasion, la résistance au lavage et la compressibilité. Chaque isolant est donc unique. Il se démarque par sa propre composition en fibres ainsi que ses propriétés physiques comme son épaisseur et sa densité.
Par exemple, Déborah Lupescu, ingénieure textile et doctorante à l’Université de Sherbrooke, sous la supervision de Mathieu Robert, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les éco-composites polymères, développe entre autres des non-tissés à isolation thermique et acoustique destiné au revêtement intérieur d’automobiles.
Par ses résultats concluants, nous pouvons anticiper une émergence des non-tissés biosourcés à base de fibre d’asclépiade dans plus d’une industrie.
Pour en savoir plus, vous pouvez lire l’article paru sur formes.ca Fibre d’asclépiade – Des revêtements durables fabriqués au Québec.
Comme nous pouvons le constater le déploiement de l’asclépiade est un vaste projet. C’est le projet de toute une société… Un grand Mouvement !
Marie-Noël Breton
Entrepreneure agricole, passionnée par la diversité florale et la pollinisation, Marie-Noël Breton a la fibre de l’innovation ! Membre de la coopérative depuis 2017 et aujourd'hui chargée de projet, elle a pour objectifs de promouvoir cette fibre locale aux propriétés exceptionnelles et rassembler les industries québécoises dans ce projet unique au monde !