L’asclépiade, pourquoi la travailler en mélange ?
La fibre d’asclépiade possède des qualités exceptionnelles. Une structure creuse qui la rend ultra légère, de faible densité et si chaude. Sa nature hypoallergénique et sa paroi lisse qui lui confère sa douceur. Alors, pourquoi est-elle mélangée avec d’autres matières ?
Comme toute fibre naturelle, la soie d’asclépiade présente certaines irrégularités morphologiques qui se traduisent par de faibles propriétés mécaniques. Afin de palier ses faibles propriétés mécaniques, il est donc nécessaire de mélanger la fibre d’asclépiade à d’autres fibres telles que l’acide poly lactique (PLA) ou le polyester par exemple.
Une composition détaille la proportion des fibres en fonction de leur poids. Comme la fibre d’asclépiade est beaucoup plus légère que les fibres synthétiques (polyester, polypropylène, PLA), cela signifie qu’en volume, il y a peu de fibres synthétiques par rapport aux fibres d’asclépiade. Juste assez pour permettre aux fibres végétales de bien se lier entre elles et d’atteindre les standards de performance recherchés.
Les technologies ne cessent de s’améliorer. Avec la recherche scientifique, nous pouvons espérer qu’un jour il sera possible de fabriquer des textiles techniques en fibres végétales à 100%. En attendant, nous travaillons à réduire les fibres synthétiques autant que nous le pouvons, sans diminuer les performances et la durabilité d’un produit.
Qu’en est-il de la fibre d’asclépiade à l’état brut ? Réaliste ?
De plus, comme toute fibre naturelle, l’utilisation de la soie d’asclépiade, même à l’état brut, nécessite un procédé de préparation avant d’être intégrée dans la fabrication d’un produit fini pour en assurer une bonne durabilité.
Encore ici, la recherche est primordiale pour assurer la stabilité de la fibre d’asclépiade tout au long du cycle de vie d’un produit. Dans une mitaine d’hiver par exemple, nous travaillons à éviter que la fibre ne s’affaisse ou ne se déplace, et que le bout des doigts ou le pouce ne se retrouvent sans isolant au bout de quelque temps d’utilisation. Ainsi, à l’heure actuelle, un non-tissé (matelassé) est la solution.
De plus, en vrac la fibre d’asclépiade présente aussi des défis de manipulation en usine, par sa volatilité. C’est d’ailleurs pour cette raison que Coopérative Monark se doit d’être à l’écoute des besoins et des réalités de production des fabricants afin de leur permettre d’envisager une transition vers une matière plus végétale dans leurs procédés de fabrication.
En conclusion, comme toute fibre naturelle, la fibre d’asclépiade, même à l’état brut, doit être conditionnée. La recherche scientifique est donc la clé pour pérenniser la filière de la fibre de l’asclépiade et faire en sorte que des produits durables fait à partir de fibre d’asclépiade meublent notre quotidien.
Marie-Noël Breton
Entrepreneure agricole, passionnée par la diversité florale et la pollinisation, Marie-Noël Breton a la fibre de l’innovation ! Membre de la coopérative depuis 2017 et aujourd'hui chargée de projet, elle a pour objectifs de promouvoir cette fibre locale aux propriétés exceptionnelles et rassembler les industries québécoises dans ce projet unique au monde !